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Et vous passerez comme des vents fous

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Gaspard, un berger pyrénéen, s’apprête à remonter en estive avec ses brebis, hanté par l’accident tragique survenu la saison précédente. Dans le même temps, Alma, une jeune éthologue, rejoint le Centre national pour la biodiversité, avec le projet d’étudier le comportement des ours et d’élaborer des réponses adaptées à la prédation. Sur les hauteurs, les […]

Caractéristiques

De Clara Arnaud
Actes Sud 2023
384 pages
ISBN : 978-2-330-18225-0

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Description produit

Gaspard, un berger pyrénéen, s’apprête à remonter en estive avec ses brebis, hanté par l’accident tragique survenu la saison précédente. Dans le même temps, Alma, une jeune éthologue, rejoint le Centre national pour la biodiversité, avec le projet d’étudier le comportement des ours et d’élaborer des réponses adaptées à la prédation.
Sur les hauteurs, les deux trentenaires se croisent de loin en loin, totalement dévoués à leurs missions respectives. Mais bientôt les attaques d’une ourse les confrontent à leurs failles. Les audaces de la bête ravivent les peurs archaïques, révélant la crise du pastoralisme et cristallisant des visions irréconciliables de la montagne : elle devient l’ennemie à abattre.
Dans cette vallée où jadis le dressage des ours était une tradition, la réintroduction du plantigrade exacerbe les tensions. L’histoire de Jules, jeune saltimbanque parti faire fortune à New York avec son animal, à l’orée du ˜˜e siècle, scande le récit principal et résonne puissamment avec le présent.
Interrogeant notre rapport au sauvage, Clara Arnaud offre une plongée saisissante, minutieusement documentée, dans la vie pastorale moderne. Elle signe un roman sensuel, immersif et tellurique, célébrant la beauté de la montagne sans taire sa violence.

Notes de lecture / avis MABD

« Quelques ours ont traversé ma vie. Celui qui détala devant moi un jour d’août 2006, au Kirghizistan. Ceux peuplant les histoires des vieux bergers du Caucase. Ceux d’Ariège, où après des années loin de la France, j’installai mon camp de base dans une vieille maison de pierres en altitude. Et puis ceux de la littérature américaine, des récits de voyage en Sibérie. Leur point commun ? Ils incarnaient le sauvage, radicalement, tout en étant nos doubles.

Alors cette figure, depuis un moment, me hantait. Et puis une question revenait : où est le sauvage ? Moi qui l’avais arpenté durant quinze ans, du Tibet aux replis enforestés d’Amérique centrale, pouvais-je le trouver en France ? Existait-il encore des montagnes qui aient résisté à la domestication ? J’ai voulu écrire et projeter ici un roman de grands espaces, de destins ballottés par la roche et le ciel, de bêtes et d’hommes fondus à leur milieu.

Et ainsi, peut-être, espérais-je, décaler le regard sur la montagne, une montagne qui ne serait plus un graal à conquérir, comme nous la raconte la littérature d’alpinisme, pas un ennemi à vaincre ou un terrain de jeu, non plus un univers bucolique, mais un écosystème complet, une puissance vivante, vibrante, un espace métaphorique, où la liberté se renégocie chaque jour. Durant trois saisons, depuis les estives des hautes vallées d’Ariège, j’ai coulé mes pas dans ceux des naturalistes suivant la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées, j’ai côtoyé les bergères et les bergers, écrit un roman au tempo des aléas météorologiques et des humeurs que m’inspirait la montagne. J’ai nourri la fiction de chaque minuscule inflexion du réel, réconciliant l’écriture du voyage et celle romanesque.

Je me suis replongée dans les archives, cherchant dans les destins des montreurs d’ours d’Ariège de la fin du XIXe siècle des échos avec notre époque, tout en tentant de saisir la complexité du retour sur un territoire d’un grand fauve, qui bouleverse les rapports de force et met à mal les fragiles équilibres du pastoralisme. J’ai voulu que, dans ce texte, le politique et le poétique se répondent, raconter une vallée, trois saisons, les pieds ancrés dans le sol, sans renier la dimension mystique de notre rapport aux montagnes, leur caractère transcendantal. »

Clara Arnaud