Respecter l’animal et son bien-être, une priorité

Notre relation à l’animal, qu’il soit sauvage, domestique ou de compagnie, est à repenser totalement : 420 millions d’oiseaux ont disparu en 30 ans en Europe, l’élevage intensif considère l’animal de plus en plus comme une machine à produire. Au même moment, récemment, le droit français reconnaît que l’animal est un être doué de sensibilité. L’animal n’est donc plus ni une machine à produire, ni un objet. C’est cette vision de l’animal sensible que la biodynamie a toujours défendu en mettant le bien-être animal au cœur de l’organisme agricole.

L’animal, essentiel à l’agriculture biodynamique

Les animaux, en particulier les ruminants et singulièrement les vaches, jouent un rôle central dans l’organisme de la ferme. Ils sont essentiels car ils fournissent un fumier précieux, métamorphosé par la dynamisation, qui contribue à augmenter la fertilité du sol et son adaptabilité. Par leur présence, leurs mouvements et leurs rythmes, ils animent la ferme ou le jardin.

La Fédération Biodynamique Demeter International (BFDI) est la seule organisation d’agriculture biologique dont les normes imposent la présence d’animaux dans les fermes. Dans certains cas, l’engrais animal peut être fourni par un partenaire proche. Cette obligation s’accompagne néanmoins d’une grande responsabilité pour les biodynamistes : le respect et le bien-être des animaux dont ils ont la charge.

Un élevage biologique à la base

Dans l’élevage biodynamique et biologique l’accent est mis sur les capacités, la vitalité, la santé et le respect de la nature des animaux et de leurs besoins, tout au long de leur vie, contrairement aux animaux élevés de manière conventionnelle qui sont souvent sélectionnés pour des caractéristiques spécifiques de haute performance sur la base de critères uniquement économiques.

L’objectif est d’élever des animaux robustes, résistants et adaptés à leur environnement, leur permettant ainsi une longue durée de vie tout en étant productifs. Ceux-ci sont souvent de races polyvalentes, répondant mieux à un plus grand nombre de besoins que les races spécialisées à haut rendement.

Une alimentation et des remèdes appropriés

Les vaches sont nourries essentiellement à l’herbe, par pâturage lorsque les conditions pédo-climatiques le permettent (il est important également de penser au bien-être des prairies) ou affouragement en intérieur. Des compléments alimentaires peuvent être proposés (betteraves ou carottes fourragères, ail, lin…). Cette alimentation est produite à la ferme ou achetée à d’autres fermes biodynamiques.

Les farines animales et certains additifs sont interdits. Les médicaments préventifs tels que les antibiotiques ou les hormones sont à éviter autant que possible, ne contribuant pas ainsi au développement de souches résistantes.

©ValérieVanMeuween

Les vaches conservent leurs cornes

Dans l’agriculture conventionnelle, il est courant de brûler les bourgeons chez les veaux, d’écorner les vaches adultes ou de choisir des souches génétiquement modifiées, principalement pour éviter qu’elles ne se blessent dans les étables sous-dimensionnées, ceci ne permettant pas une organisation et une vie sociale des troupeaux. Rien qu’en Allemagne, près de 90 % des vaches n’ont pas de cornes, alors que l’impact à long terme de l’absence de cornes sur les performances et la santé des animaux est encore mal connu.

Seul l’élevage biodynamique exclut systématiquement l’écornage et l’élevage génétique sans cornes, car les cornes font partie intégrante de l’animal. Elles sont importantes pour la régulation de la chaleur et la digestion de la vache, constituant un organe fortement irrigué par le sang et relié au système respiratoire. Elles sont nécessaires à une digestion pleine et entière de l’herbe et du foin, à un bon état de santé de l’animal et à la haute qualité de sa fumure.

Pour éviter les blessures entre vaches, les éleveurs en biodynamie adaptent la structure de leurs étables et privilégient la présence de taureaux qui viennent équilibrer et apaiser l’organisme social qu’est le troupeau.

A télécharger L’importance des cornes chez la vache du FiBL

©NathalieBossy

Abattage à la ferme

Au fil des décennies, il est devenu de plus en plus difficile pour les agriculteurs de trouver des abattoirs à proximité de leur ferme en raison de la diminution continue du nombre d’abattoirs locaux. Cela oblige à transporter les animaux sur de longues distances et entrave le développement de marchés directs et locaux, qui favorisent une rémunération équitable du travail des éleveurs.

Les animaux souffrent des longues durées de transport et des mauvaises conditions d’abattage. Et celles et ceux qui les ont élevés avec soin souffrent particulièrement de ne pas pouvoir leur offrir une fin de vie digne et sans stress. L’abattage à la ferme et les abattoirs mobiles constituent une solution appropriée à cette situation.

Pour aller + loin

Lire le dossier “Animal, éleveur et société” à télécharger gratuitement ou à acheter imprimé voir ci-dessous.

Voir aussi la page Élevage en biodynamie