La biodiversité en danger : les faits
Les monocultures industrielles sont la cause majeure du déclin dramatique de la biodiversité animale et végétale. Cette méta-analyse montre l’exemple de la diminution des populations d’oiseaux à travers l’Europe.
- Combien de haies, refuges et lieux de vie de nombreux animaux, ont été détruits depuis l’industrialisation de l’agriculture ? Plus de 70%, soit 1,4 millions de km selon le rapport du CGAAER n° 22114 – La haie, levier de la planification écologique du ministère de l’agriculture.
- Combien de mares et de zones humides, habitats exclusifs de nombreuses espèces animales ou végétales, asséchées pour faire place nette à l’agro-industrie ? Plus de la moitié de celles qui existaient avant 1960, selon les données officielles.
- Combien de tonnes de poisons dits « produits phytosanitaires », sont déversées chaque année dans notre environnement ? Plus de 40 000 tonnes, représentant environ 2,5 milliards d‘euros de chiffre d’affaires aux industriels de l’agrochimie, selon le ministère de l’agriculture
- L’existence même de la paysannerie est mise en cause. La France comptait encore 1,6 millions d’« agriculteurs exploitants » en 1982 contre seulement 400 000 en 2022, soit 1,5% de l’emploi total contre 7,1% il y a quarante ans (Insee).
La taille croissante des exploitations agricoles induit fréquemment un agrandissement des parcelles avec une destruction des zones de biodiversité (haies, fossés, mares…). Ainsi, cette agriculture industrielle uniformise les paysages et vide les campagnes de leurs vies végétale et animale autant qu’humaine… Pour le plus grand profit des industries chimiques et semencières mais au détriment de l’ensemble de la population qui ne peut plus avoir accès à une nourriture saine et qui endosse les coûts (dépollution de l’eau par exemple) et les risques (émergence de maladies nouvelles provoquées par des bactéries résistantes aux antibiotiques…) inhérents à ce système d’exploitation.
La biodynamie préserve la biodiversité et les paysages
Contrairement à l’agriculture industrielle, l’agriculture biodynamique encourage la biodiversité, qui est un des piliers de la méthode.
Elle propose des outils et des méthodes qui permettent au paysan de se lier plus intimement à sa ferme. Il est possible d’apprendre à bien observer et comprendre le jeu qui s’opère au niveau de chaque parcelle entre le climat global, le microclimat local (“l’ambiance” du lieu) et les êtres vivants qui l’animent. C’est peut-être retrouver, de façon plus consciente, les connaissances traditionnelles de l’ancien monde paysan.
Partant de cette connaissance basée sur l’observation sensible, l’entretien ou la création d’un paysage agricole réellement adapté à la nature du lieu devient possible. Ne pas aménager le paysage selon des concepts intellectualisés mais tenter une réelle co-création avec le “génie” du lieu et les éléments naturels présents, c’est l’ambition de l’agriculteur en biodynamie lorsqu’il développe son organisme agricole.
Les différents biotopes constitutifs de la ferme ainsi restaurés (zone humide, prairies sèches, haies, bosquets…) deviennent source de vie pour de nombreuses espèces animales et végétales mais aussi source d’une meilleure résilience de la production agricole (comme le souligne l’Office Français de la Biodiversité).
En savoir + : Communiqué de Presse MABD 2022 L’agriculture doit contribuer à sauvegarder et restaurer les zones humides.
De la diversité naturelle à la diversité agricole culturelle
Cette qualité liée au lieu de production peut également s’exprimer grâce à la culture de variétés traditionnelles de légumes et de céréales ainsi qu’à l’élevage de races rustiques, bien adaptées à leur lieu de vie. La biodiversité créée par des milliers d’années de sélection et de création variétale paysanne est tout aussi importante que la biodiversité « naturelle » pour une ferme résiliente, peu consommatrice de ressources extérieures à la ferme.
N’oublions pas également qu’environ un quart des espèces connues dans le monde vivent dans les sols. En France par exemple, 6 000 espèces de plantes sont recensées contre 115 000 espèces (microbes inclus) dans les sols. Les pratiques de l’agriculture biodynamique, notamment l’utilisation des préparations biodynamiques, stimulent cette richesse.
Pour aller + loin :
Communiqué de Presse MABD 2022 La biodiversité est facteur d’équilibre et de richesse
Agriculture et biodiversité du FiBL
Des terroirs uniques
L’agriculture biodynamique travaille donc à la préservation de biens communs essentiels : l’eau, le sol, le paysage, la biodiversité…et ainsi à la diversité et typicité des terroirs. Chaque terroir peut ainsi se révéler et donner naissance à des aliments qui en sont le reflet. Le « goût du terroir » devrait transparaître dans une botte de carotte autant que dans une bonne bouteille de vin !