L’organisme agricole en biodynamie

La constitution d’un organisme agricole est une base fondamentale de l’agriculture biodynamique. Quoi de plus évident quand on travaille avec le vivant, comme c’est le cas dans l’agriculture, que de s’inspirer des lois du vivant.

Un organisme agricole diversifié et autonome

L’idée d’organisme agricole

En biodynamie, on envisage la ferme comme une unité vivante sur un terroir précis, dans laquelle on cherche un équilibre entre les cultures et l’élevage : c’est le concept d’organisme agricole. C’est à dire un équilibre entre la capacité productive des sols, la diversité et la quantité de plantes cultivées et le cheptel d’animaux d’élevage (diversité des espèces animales et chargement à l’hectare).

Cet équilibre est important du point de vue du cycle des substances qui devrait dans l’idéal être le plus “clos” possible pour une bonne santé de l’ensemble. Cela signifie que que l’essentiel de la fumure devrait provenir des animaux du domaine et que l’essentiel de l’alimentation des animaux devrait provenir des cultures.

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L’animal, et plus particulièrement la vache, joue un rôle particulier et essentiel dans l’organisme agricole en biodynamie. Sa présence et son action bénéfique, via la digestion et la transformation des matières végétales du domaine, apportent une fumure d’une grande qualité, tant du point de vue des substances que des forces qu’elle contient.

La biodiversité, garante de la santé de l’organisme agricole

Pour que cet agro-écosystème soit sain, il faut favoriser la biodiversité végétale et animale comme l’ont montré de nombreuses recherches récentes. Concrètement, cela veut dire qu’au-delà de la présence des animaux d’élevage, il faut favoriser une présence animale (faune sauvage, abeilles) et soutenir la diversité végétale par le maintien ou la création de divers milieux tels zone humide, lande sèche, bois, haies, etc.
Cette diversité favorise la création de multiples cycles écologiques entre micro-organismes, plantes et animaux permettant la santé de l’ensemble.

Il faut également créer une enveloppe vivante pour protéger cet organisme de son environnement sans l’isoler totalement. La plantation de haies, la formation de lisières et le soin des talus d’arbres, etc. permettent de créer une telle « enveloppe protectrice ».

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La résilience de l’organisme agricole

Le changement climatique, avec ses phénomènes brutaux, soumet les domaines agricoles à des épreuves de plus en plus fréquentes : canicule, sécheresse, excès d’humidité, grêle, etc.

Comment renforcer la résilience du sol et la résistance des plantes face à ces aléas climatiques ? Par l’emploi des préparations biodynamiques à pulvériser et par l’utilisation des préparations du compost qui sont des extraits de plantes médicinales. L’ensemble de ces préparations biodynamiques vise à renforcer les processus d’autorégulation et d’autoguérison en cas de déséquilibres des sols.

L’organisme agricole en quelques mots

L’organisme agricole est un système en “boucle fermée” qui présente des avantages environnementaux et économiques.

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Le rôle des animaux

Les animaux soutiennent la fertilité par leur fumier qui nourrit et enrichit le sol. L’idéal biodynamique est d’intégrer nombre d’animaux dans l’organisme de la ferme, afin que les plantes de la ferme puissent nourrir les animaux et que les animaux puissent nourrir les plantes. Comme pour de nombreux autres aspects de la ferme, il s’agit d’une recherche d’équilibre naturel.

Des déchets qui deviennent fertilisants

Les agriculteurs biodynamiques valorisent tous les éléments produits par la ferme. Qu’il s’agisse de fumier animal ou de déchets végétaux, le compostage avec les préparations biodynamiques permet d’assurer en grande part la fertilité des sols de la ferme. Pour un agriculteur, le compost est un amendement précieux pour le sol, qui fournit des nutriments vitaux aux plantes et les maintient en bonne santé.

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Respect du paysage local et de la biodiversité

Pratiquer la biodynamie c’est s’adapter aux spécificités locales et du terroir, maintenir et valoriser la biodiversité, valoriser les races et semences traditionnelles et locales et prendre en compte l’ensemble des acteurs de la nature.