Biodynamis 2024 été N°126

Hors de l’eau

À nouveau, nous avons vécu ce printemps un symptôme du chaos climatique : un record de pluies. Un défi de plus pour les paysan·nes et les vigneron·nes, qui s’ajoute à une situation économique précaire. Lorsqu’il est déjà compliqué de trouver une fenêtre pour entrer dans la parcelle, comment faire pour démarrer, et même maintenir la pratique de la biodynamie ? Un groupe de maraîchers a mené des essais pour évaluer l’effet de l’intensification de l’usage des préparations. Leurs résultats tangibles sont une vraie source de motivation pour multiplier autant que possible les passages de 500 et de 501.
Le chercheur Olivier Hamant dit avec perspicacité que « nous arrivons à la fin du temps de l’abondance matérielle pour entrer dans celui de l’abondance des relations. » L’alimentation et l’agriculture, fondamentaux de la vie humaine, sont de puissantes créatrices de lien et vectrices de transformation. La biodynamie, par nature, relie : les fermes entre elles, les paysan·nes aux consomm’acteur·rices, le visible à l’invisible. Nous le lirons à plusieurs reprises dans ce numéro, que ce soit lors de la distribution des paniers d’une Amap, dans un champ de betteraves ou à la table d’un grand restaurant.
Cet été, nous sommes toutes et tous invité·es à vivre ce lien et cette force de transformation lors de trois soirées de dynamisation et pulvérisation de bouse de corne sur des domaines agricoles en biodynamie (cf. page 51). Passer ensemble les préparations dans les fermes procure le sentiment d’être acteur, de retrouver notre ancrage entre terre et ciel alors que le climat s’affole, et de soutenir le monde paysan qui en a terriblement besoin. Une lumière encourageante derrière les rideaux de pluie !

par la rédactrice en Chef et coordinatrice Maëva Bourgeois