Repenser l’élevage, une voie vers la dignité

Repenser l’élevage : une voie vers la dignité
De René Becker, ancien éleveur, formateur.

Depuis quelques années, évoquer l’élevage suscite immédiatement des réactions très passionnées, notamment sur la question du bien-être animal. On lui attribue toutes sortes de nuisances  comme la pollution des sols ou l’émission de gaz à effet de serre. Existe-t-il une autre voie ?

Après un rapide historique de notre compagnonnage millénaire avec les animaux, l’auteur se tourne vers la phénoménologie pour mieux appréhender leur nature. La redécouverte du rôle essentiel de chaque espèce dans l’équilibre agro-sylvo-pastoral replace concrètement l’animal domestique dans l’écosystème d’une ferme diversifiée.

L’alimentation, la conduite des troupeaux et la sélection forment trois piliers qui sont revisités ici dans une approche vivante, fondée sur des pratiques traditionnelles et biodynamiques, notamment au travers de témoignages d’éleveurs.

Ces réflexions et ces retours d’expérience nous permettent de développer une vision plus éthique, soutenable et responsable pour sortir du dualisme « pour » ou « contre » l’élevage.

Cet ouvrage de référence s’adresse à la fois aux professionnels et à toute personne intéressée par une approche originale du monde des animaux domestiques.

Enrichi de nombreux témoignages d’éleveurs, ce livre de référence revisite l’élevage dans une approche vivante, fondée sur des pratiques traditionnelles et biodynamiques. Le rôle, essentiel, de ceux qui vivent avec leurs animaux contribue à redonner ses lettres de noblesse à ces métiers de la terre.

L’auteur

René Becker, a été éleveur sur deux fermes en biodynamie durant plus de vingt ans et dispense régulièrement des formations sur les animaux d’élevage (notamment avec le MABD).

Réponse de l’auteur à Julien S, lecteur et jardinier, intéressé par une permaculture végane et une vision spiritualiste plus objective, holistique et réaliste pour repenser le vivant :

Le livre ne prétend pas répondre de manière exhaustive à la question de la place des animaux dans le paysage, la ferme et l’alimentation. Par contre, il a pour ambition d’apporter des éléments de réflexion approfondis sur ce qu’est un animal d’un point de vue phénoménologique, ce qu’est l’histoire de la domestication, du rôle des différentes espèces dans l’équilibre de l’organisme agricole, de l’argumentaire pour dépasser les discussions stériles « pour » ou « contre » l’élevage, etc… C’est un plaidoyer pour redonner au mot élevage ses lettres de noblesse, et pour réduire drastiquement la consommation de viande, de laitages de mauvaise qualité, pour ramener l’élevage adapté à un territoire sans intrants extérieurs (soja, céréales, etc…).

Je développe aussi un argumentaire agronomique fondé sur des recherches. Il y est beaucoup question de repenser le Vivant. La biodynamie n’a sans doute pas toutes les réponses aux questions de notre époque mais elle apporte bien des réflexions pour élargir nos points de vue et des retours d’expérience de vignerons par exemple, qui réintroduisent un peu d’élevage dans leurs vignes pour rééquilibrer les sols.

C’est également très bien si des systèmes permacoles se développent et expérimentent sans animaux. Les résultats à long terme (plus de 25 ans) semblent montrer l’importance d’apporter au moins de temps en temps une fumure animale car elle capable d’introduire un souffle nouveau dans la terre grâce à l’exceptionnelle faculté digestive des herbivores et en particulier des ruminants, avec le bovin en tête, qui tient une place particulière lorsqu’on analyse l’effet des fumiers.Les choix alimentaires individuels sont plus que respectables et la biodynamie ne préconise heureusement aucun régime alimentaire particulier. Elle enseigne un chemin vers la qualité nutritive, l’effet des aliments sur la santé, l’aménagement de paysages biodiversifiés, l’équilibre entre cultures et élevage lié au sol.

Une partie des réponses à toutes ces questions que vous vous posez et que je me pose également, viendra de l’expérience de terrain sur le long terme et pas en premier lieu des débats philosophiques, ou alors une philosophie très pratique qui se nourrit sans cesse de ce que la terre répond à nos pratiques, de ce que les plantes répondent à nos façons culturales et de ce que les animaux nous reflètent de nos soins et modes d’élevage.

Pour en savoir plus sur l’auteur René Becker : www.biodynamie-renebecker.com